Oui encore un coffret en bois. Mais en bois de palette et OSB, et ça c’est nouveau (pour moi).
L’origine du projet de coffret en bois tout venant
J’ai fabriqué il y a quelques mois un coffret pour ranger proprement mes fraises de défonceuse avec des chutes qui trainaient dans l’atelier.
Les montants sont en OSB, le fond et le dessus sont en contreplaqué venant d’un meuble que j’ai démonté, d’origine oubliée. La plaque utilisée pour maintenir les fraises en position est en mélaminé tirée d’une chute d’étagère. Les montants sont vissés et collés, le fond et le dessus sont simplement collés. Il y a même une grosse trace de feutre sur l’extérieur, mais peut importe.
Les éléments de fermeture trainaient également au fond d’un carton. L’ouverture n’est pas coupée droite et permet d’accéder facilement au contenu tout en conservant une hauteur intérieure nécessaire pour les plus grosses fraises. Le coffret remplit totalement son office pour une fabrication à l’arrache et je suis très content de cette petite fabrication.
Après quelques semaines d’utilisation, j’ai quand même passé une couche de cire histoire de protéger un peu le bois, mais c’est surtout parce que j’avais sorti la cire pour un autre projet. Sauf qu’en regardant le coffret, je me suis dit qu’il était pas si moche que ça et qu’il y aurait moyen de faire quelque chose de joli avec cet OSB.
Et du coup je me suis lancé l’objectif de fabriquer un coffret plus joli avec de l’OSB et du bois tout venant (comprendre : du bois de palette). Je précise que je n’ai pas besoin de ce nouveau coffret, le projet est donc plus un exercice qu’autre chose.
Le coffret en bois tout venant – L’osb
Pour ce coffret d’exercice, je suis parti sur les même dimensions globales que celui pour les fraises.Première étape, découpe des plaques d’OSB avec la scie à onglets. A choisir j’aurai du partir sur des plaques plus fines, mais je n’en avais plus en stock.
Contrairement à la première version, j’ai choisi un assemblage par tenons droits, plus esthétique. après quelques mesures et tracés minutieux, j’ai sortis ma scie sous table avec le chariot pour faire les tenons. La largeur des tenons a été définie à l’arrache en fonction de la largeur des montants, suffisamment larges pour ne pas affaiblir l’OSB. J’aurai aimé en faire des plus fins mais les tenons ont déjà générés plein de décollement et de défauts. Il faut dire que l’OSB n’est pas vraiment fait pour ça.
L’utilisation d’une lame récente et qui coupe bien change tout, d’ailleurs. J’ai nettoyé les découpes avec des rappes et ciseaux à bois pour enlever les marques de dents de la scie.
J’ai ensuite collé les montants en place , les tenons permettant de tenir déjà le tout assez fermement. Un petit passage sur la scie sous table a quand même été nécessaire pour reprendre un décalage d’alignement de l’ordre de 1mm.J’ai ensuite passé un coup de défonceuse avec une fraise à affleurer pour mettre les tenons à fleur des surfaces extérieures.
Afin de séparer les montants dans la longueur, j’ai passé le tout à la scie sous table MAIS sans retourner le coffret afin d’avoir un décalage entre les deux découpes. J’ai ensuite rejoint les deux découpes à la scie sauteuse puis avec la défonceuse avec un guide et une fraise à copier.
Ce qui donne :
La petite touche presque inutile de décoration
J’avais dit ne pas utiliser de bois dur. Mais ce sont des chutes, donc ça ne compte pas …
Et puis c’est moi qui décide. :-p
Malgré l’attention que j’y ai porté, mes collages et découpes de tenons droit n’étaient pas parfaits et sur certains cotés, des espaces étaient visibles. Avec la scie sous table, j’ai donc créé deux rainures de quelques millimètres de profondeur, pile sur le joint de collage.
En tapant dans mes chutes j’ai découpé des languettes de la même largeur que la découpe dans du niangon, afin d’avoir un bois qui tranche bien avec l’OSB. J’ai ensuite collé ces languettes dans les rainures.
Une fois affleurées à la scie japonaise, cela donne :
Avec un petit coup de ponceuse et des retouches avec un mélange colle et sciure (entre les tenons), le rendu est juste nickel.
Les réparations
Je vais être honnête. Non pas que d’habitude je ne le suis pas, mais là il faut quand même pointer le fait que j’ai du faire BEAUCOUP de réparations. Mais genre vraiment beaucoup beaucoup. L’OSB, malgré ses qualités mécaniques et esthétiques, reste quand même compliqué à travailler sur des projets de cette taille. Étant donné que les planches sont fabriquées en compactant des lamelles de bois fines entre elles, elles ont un peu tendance à se décoller et à faire des éclats. Résultat vous avez des petites bouts qui se barrent et se décollent en permanence.
Résultat j’ai du passer un temps phénoménal à faire des recollages et des patchs à droite à gauche. Afin de renforcer les tranches je leur ai passées un mélange de colle à bois et de sciure très fine pour combler tous les petits trous. J’ai du recréer des morceaux complets à partir de chutes de palettes, notamment sur les tenons. Je ne sais pas si c’est dû à la qualité des planches ou à mes découpes, mais ça a été long. Et chiant.
Le couvercle et le fond … en bois de palette
Pour le couvercle et le fond du coffret, je suis parti sur du bois de palette, vu que j’en ai qui traine un peu partout. Le process est assez simple et déjà utilisé de nombreuses fois comme pour l’étagère à Lego, l’étagère moderne ou le Bar.
Une fois les tranches mises bien droites, les planches sont collées sur les chants à l’aide des serres joints dormants.
Je n’ai volontairement pas collé le fond et les couvercle dans le même sens, pour optimiser mes chutes. A posteriori j’aurai du tout coller dans le sens de la longueur, comme le couvercle. Mais c’est en faisant des erreurs qu’on apprend. Du coup j’apprends plein de choses !
Après séchage, j’ai raboté les planches au rabot N°4 puis tout mis à dimensions avec la scie sous table. Suite à un premier ponçage j’ai créé avec la scie sous table des chanfreins tout autour afin d’alléger visuellement des deux plateaux.
Pour finir j’ai nettoyé des découpes au rabot guillaume et poncé le tout au 120 puis 240. Avec les couvercles et fond en place, le coffret commence à ressembler à quelque chose.
La finition extérieure du coffret
Pour la finition extérieure du coffret, j’avais une idée assez claire de ce que je voulais faire pour la partie OSB.
Pour le fond et le couvercle en bois de palette, je ne savais pas trop et j’ai donc fait quelques tests avec ce que j’avais sous la main. Mon objectif était de faire ressortir le grain de bois et de faire quelque chose d’original.
J’ai donc ressorti des chutes et fait des tests.
Quelques tests
- Bouche pores + Teinte merisier + huile et Teinte merisier + vernis. (planche du haut à gauche, mais la différence n’est pas visible sur la photo)
- Bouche pores + Brou de noix + huile et Brou de noix + vernis. (planche du haut à droite, mais la différence n’est pas visible sur la photo)
- Peinture noire poncée + vernis chêne clair (planche du milieu)
- Peinture noire poncée + Teinture merisier + huile (planche du bas à gauche)
- Peinture noire poncée + huile (planche du bas à droite)
Après de multiples hésitations, je suis parti sur la troisième option, mais avec une variation.
Pourquoi du noir, me direz vous ? Le pin et le sapin sont des bois blancs avec un grain assez peu marqué, du coup je me suis directement rapproché d’une teinte foncée pour créer un contraste. Et puis le cérusé blanc, c’est tellement surfait.
J’ai du coup réutilisé une fond de peinture acrylique noire qui avait été utilisée pour rénover un meuble.
Ce qui donne, après un coup de ponçage au grain 240, à la main, dans le sens des fibres :
Pour la partie OSB, j’ai passé une couche de teinte couleur merisier sur toutes les faces extérieures ainsi que sur les tranches qui resteraient visibles. L’objectif est toujours de créer du contraste et de faire ressortir le grain si particulier de l’OSB.
J’avais déjà pu tester ce rendu avec un vernis foncé sur le couvercle du coffre pour ma mère. Un ponçage au grain 240 finit de faire ressortir les renfoncement et permet de mettre en avant les inserts en niangon par la même occasion.
L’assemblage du coffret
J’ai réalisé des perçages aux quatre coins pour des tourillons de diamètre 6mm. L’intérêt est de pouvoir positionner les différents éléments assez précisément en plus de corriger un petit défaut d’équerrage des flancs. Bien entendu cela impose aussi de faire des perçages très précis dans les plateaux en bois de palette.
En plus, je ne suis pas convaincu par la solidité d’un collage d’OSB sur la tranche.
Pour le collage, j’ai du faire appel à mes chutes de planches pour pouvoir serrer le tout correctement. En effet, à cause des chanfreins, mes serres joints ne sont pas assez longs et n’appuient pas bien droit sur les montants. Du coup avec les deux plaques, j’ai bien pu serrer le tout le temps que ça sèche.
Je vous ai déjà dit qu’on a jamais assez de serres joints ? Bon bah là, pour le coup, ça allait.
Ce qui donne une fois bien sec, la partie supérieure posée sur l’inférieure :
Pour la charnière, j’ai encastré une charnière piano en laiton dans les montants, avec la scie sur table et mon rabot guillaume. J’ai quand même ajouté un point de colle dans les perçages des vis pour renforcer l’OSB et éviter de tout arracher. Je ne sais pas si c’est utile, mais au pire c’est inutile.
On voit bien sur la photo l’intérêt des découpes décalées : le fond du coffret est bien accessible, tout en ayant une belle profondeur.
Pour protéger le bois et les teintes extérieures, j’ai utilisé un vernis bistrot de chez Luberon. Je n’avais jamais testé et j’avoue ne pas être déçu. Le vernis, contrairement aux vernis acrylique, fait ressortir le grain et donne un aspect beaucoup plus travaillé (je trouve).
Bon, tout ça pour dire que j’adore ce truc. (Et ce n’est pas sponsorisé, promis … mais si jamais LUBERON était intéressé, je suis dispo ?)
Le rendu final
Pour l’intérieur, à l’heure où j’écris, je n’ai pas encore décidé. Je ne sais même pas ce que je vais faire de ce coffret.
Cela fera donc l’objet d’un autre article.
Mais peut être que vous avez une idée ?