Ma mère étant en train de rénover une maison, elle m’a demandé de fabriquer une fausse poutre pour habiller l’une des poutres assez peu esthétique.
Je précise que je n’habite pas à coté, ce qui explique que la fabrication se soit faite en deux étapes, d’abord le caisson, puis l’adaptation sur la poutre.
La préparation
Tout projet commence par une bonne préparation. Ici j’avais surtout besoin de mesures pour définir la taille du caisson. J’avais pris des mesures grossières dans un premier temps pour approvisionner le bois mais des mesures précises se sont rapidement imposées. La poutre étant irrégulière au possible, il me fallait surtout un encombrement intérieur à respecter pour assurer le montage, tout en limitant le volume final de la fausse poutre, et donc la quantité de bois utilisé.
Je vous donne l’astuce, mais elle n’est pas de moi. (Il faut savoir rendre à Eric ce qui est à Eric.) A l’aide de 2 planches fixées de chaque coté de la poutre, tendez deux fils pour définir les dimensions d’un cadre bien droit dans lequel passe la poutre. Quand on le sait, c’est tout simple, mais il faut y penser.
Je précise qu’il n’y a que des combles inutilisées au dessus, pour ceux qui seraient effrayés par l’aspect de la poutre.
Avec un plan propre, il ne reste plus qu’à s’y mettre !
Fabrication du caisson de la fausse poutre
Les planches proviennent du grossiste à quelques kilomètres de chez moi. Il s’agit de planche de coffrage de 4m de long en 22mm d’épaisseur. Je les ai achetées puis stockées quelques mois au sec pour les stabiliser au minimum, avant de taper dedans.
Les planches étant assez grossières, j’ai commencé par les passer au rabot stationnaire, qu’on m’avais prêté à ce moment là. (J’adore ce truc !) Le gain de temps par rapport à un ponçage/rabotage à la main est juste énorme.
Une fois raboté sur les deux faces, j’ai repris les chants pour les coller et avoir la largeur dont j’avais besoin. A noter que ce n’était pas forcément utile de raboter l’intérieur, mais bon.
N’ayant pas le matériel pour faire des coupes suffisamment droites sur ces longueurs, j’ai utilisé la même technique que pour les étagères de mon fils. J’ai utilisé une règle de maçon et une fraise à copier montée sur la défonceuse pour dresser les chants bien droits. Le tout est de ne pas forcer sur la défonceuse pour ne pas déformer la règle et de décaler les serres joints au fur et à mesure.
La technique peut paraître un peu grossière mais le résultat parle de lui même.
On voit sur la photo quelques arrachements liés au grain du pin, assez grossier. Mon objectif étant de faire une fausse poutre, je n’ai pas cherché un rendu absolument parfait, du coup plus proche du rendu d’une vrai poutre.
Afin de renforcer le futur collage des planches, j’ai ajouté des biscuits, dont les emplacements sont faits à la défonceuse avec une fraise à rainurer.
L’étape suivante, vous vous en doutez, est le collage. Rien de compliqué avec les serres joint dormants. Sauf que j’ai du me réfugier dans la maison à cause de la température plutôt « hivernale ».
Une fois les planches bien sèches, je les ai recoupées dans la longueur et la largeur suivant les mesures prises pour avoir un caisson au plus proche de la poutre et limiter les découpes sur place. J’ai ensuite assemblé le caisson de la fausse poutre en collant les éléments sur chant avec des biscuits et quelques équerres en face intérieure.
N’ayant pas assez d’équerres, j’ai adapté un peu avec ce que j’avais sur place, mais ça fait le boulot. Et c’est caché.
Pour le collage de la deuxième joue, j’ai découpé dans des chutes d’agglo des montants intérieurs pour assurer la perpendicularité et faciliter la manutention. Ça évite surtout de tout écraser en sanglant sur la remorque.
Les serres joints dormant sont là encore très utiles. Même si j’aurais apprécié avoir plus des serres joints de grande taille.
L’installation de la fausse poutre
L’objectif est d’adapter la fausse poutre aux solives existantes, mais vu que celles-ci sont irrégulières en taille, forme et positionnement, j’ai du forcément faire ça sur place.
Donc une fois avoir poncé et emmené le caisson chez ma mère, j’ai pré-placé la fausse poutre en place avec des vis pour faire un tracé précis. Bien entendu, j’ai mis les vis dans des zones qui allaient être découpées pour les solives. J’ai pu du coup vérifier les découpes en longueur et les adapter pour avoir le moins de jeu possible.
Le but du jeu est de tracer au plus près, démonter le caisson, faire les découpes, remonter, re-tracer, re-démonter et recommencer.
Après deux aller retour, la fausse poutre se monte en place. J’aurais aimé avoir un ajustement plus précis, mais difficile de faire mieux tout en garant le tout montable. Après un dernier ponçage, la fausse poutre est fixée en position avec une dizaine de vis de 70mm, en vissant directement dans l’ancienne poutre.
La fausse poutre fait vraiment massive sur les photos mais elle est au plus proche de l’ancienne poutre. Même comme ça, l’ancienne poutre frotte à plusieurs endroits sur la face intérieure.
Mon travail s’est arrêté là, ma mère s’est chargée ensuite de faire la finition pour l’adapter au reste de la maison.
- Visseuse (Equivalent)
- Scie à onglet
- Scie sauteuse
- Ponceuse
- Défonceuse
- Équerre
- Règle de maçon (Equivalent)
- Équerre combinée (Equivalent)
- Serre joint