Fabrication de poignées pour une cisaille à haie

J’ai acheté il y a quelques années une cisaille à haie de marque Ribimex. Avec ma finesse légendaire et mes paluches délicates, l’une des poignées d’origine en aluminium a fini par rompre.

Je tiens à préciser que le fait qu’elle ait rompu n’est en aucun cas lié à son utilisation non prévue d’origine. Ni que j’ai forcé avec comme un âne. Comment ça je ne suis pas crédible ?

J’avais donc recyclé un manche de masse qui avait également cassé (étonnant !) pour me refaire deux poignées. J’avais fait au plus simple pour répondre au besoin du moment et ça avait tenu un moment. En gros, j’avais fait une rainure à la scie circulaire pour y glisser la « soie » des cisailles et vissé le tout en position. Ces poignées ont tenu 3-4 ans puis ont fini par rompre à nouveau.

Ce qui n’est pas une surprise, soyons honnêtes.

C’est presque celle-là, mais avec des poignées différentes.

Les poignées de cisaille en latte de sommier en hêtre (KAMOULOX)

En fouillant mon atelier à la recherche du bois parfait pour fabriquer de nouvelles poignées, j’ai hésité longtemps à taper dans une branche de robinier (faux acacia), mais j’ai fini par me rabattre sur une solution plus inattendue : des lattes de sommier.

C’est du hêtre, c’est du lamellé collé, c’est pas droit et c’est dispo !

Les lattes sont en hêtre lamellé collé et d’une largeur suffisante. Leur seul « défaut » est d’être courbées, mais rien de bloquant. Et j’en ai un plein carton, ce qui est un avantage indéniable.

Après un ponçage sur toutes les surfaces au grain 80 pour donner de l’accroche et enlever le vernis, je les ai collées par 2.

SEULEMENT 4 serres joints !?!?!?!

Une fois la colle bien sèche, j’ai découpé les lattes dans la longueur, celle-ci ayant étant définie sur la base de « Comme ça c’est pas mal ». Afin de permettre le positionnement de la soie des cisailles dans le manche, j’ai réalisé à la défonceuse l’emplacement sur l’une des deux demi longueurs, pour chaque côté.

Désolé, j’ai oublié de faire une photo, pour me faire pardonner, voilà une photo de chaton.

En plus il est kro kro meugnon !

J’ai utilisé la défonceuse sur son support (donc la fraise en haut), avec une fraise de 20 et une butée pour ne pas aller trop loin. La fraise faisant pile la bonne largeur, cela a simplifié grandement l’opération. J’ai également pré percé les passage des vis pour maintenir les soies en position.

Pour finir, j’ai collé les deux demis poignées en position sur la cisaille à la colle à bois. L’objectif n’est pas de coller la cisaille mais bien d’éviter de remplir l’empreinte de colle blanche.

Au delà de bien assembler les lattes avec la courbure dans le même sens, j’ai choisi d’utiliser celle là pour avoir des poignées courbées vers le bas. C’est plus ergonomique … peut être.

Une fois sec, j’ai sorti les poignées au maillet pour attaquer la mise en forme finale. J’ai donc sorti la scie sous table avec le guide pour gagner du temps. Ça permet surtout de partir d’une base globalement droite sans latte qui dépasse plus d’un coté ou l’autre.

J’ai ensuite mis en forme les poignées avec mon rabot N°3 manuel réglé avec une grosse passe. Et pour finir j’ai sorti la ponceuse avec un grain de 80 puis 120 pour adoucir le toucher. J’ai bien évidemment pris en considération la taille des mains de madame, douces, délicates et surtout plus petites que mes deux pelles.

Un outil c’est fait pour outiller !

Mon objectif n’est pas de créer des formes très travaillées et ergonomiques, mais bien de faire simple et efficace. C’est un outil pour tailler tout et n’importe quoi dans le jardin, pas pour être vendu à l’ESA (même si je suis ouvert à toute proposition).

Une fois satisfait du résultat obtenu, j’ai collé les manches en place sur la cisaille avec de l’époxy. Bien entendu, j’ai dégraissé avant les parties métalliques à l’acétone pour assurer de l’accroche.

Les deux vis sur chaque poignée ne sont qu’accessoires, j’aurai surement pu m’en passer. Au pire ça ne fait pas de mal, ou en tout cas j’espère.

Pour finir, j’ai passé une couche d’huile de bois de chine en provenance d’un vieux bidon qui traine dans l’atelier. Je voulais laisser les poignées avec le bois brut et les laisser se patiner avec le temps, mais je stocke l’outil dans une dépendance parfois un peu humide, donc ça évitera de voir le bois gonfler inutilement.

Ce qui donne :


Liste de l’outillage utilisé (liens d’affiliation – Qu’est-ce que c’est ?) :


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