Depuis un moment je croisais sur Pinterest des visuels de jeu d’équilibre Bomboléo, je me suis donc dit que j’allais en fabriquer un.
Le but du jeu est de placer un poids à tour de rôle, dans une zone d’un plateau en équilibre définie par un dé, sans rien faire tomber. Celui qui fait tomber un poids (ou plus) a perdu. Il en existe pas mal de version, plus ou moins grandes, avec des poids différents, avec le plateau tenant par un câble ou sur un support … J’ai choisi de faire un plateau suspendu à un câble, le principe me paraissant plus simple.

Bien entendu, pour la fabrication j’ai continué de taper dans mes chutes, et restes de bois de provenances diverses et variées.
La fabrication du coffret
Une fois les dimensions globales définies, j’ai commencé par m’attaquer au coffret. Celui ci est réalisé avec des restes de porte de placard en chêne de mon ancienne cuisine. D’ailleurs j’arrive au bout de mon stock, il va falloir que je me trouve un moyen pour refaire mon stock (et non je n’ai plus de cuisine à détruire).
Une fois leur avoir donné les dimensions qui vont bien, j’ai utilisé ma défonceuse et son support pour réaliser la rainure pour le fond du coffret. Pour cela j’utilise une fraise droite et un guide fixé à la table. Les dimensions sont prises à l’œil, vu que j’ai adapté par la suite le fond au cadre et non pas l’inverse.

Les éléments sont collés et vissés en position, serrées sur une planche de mélaminées pour garantir la planéité. (La colle ne tient que très peu sur la surface de mélaminé). J’avais dans l’idée de faire un assemblage plus travaillé, mais j’ai laissé parler ma flemme.

Une fois la colle sèche, j’ai remplacé les vis par des chevilles en hêtre, après avoir repercé au bon diamètre. C’est une astuce que j’utilise régulièrement et qui permet de faire des montages chevillés, avec la simplicité d’une vis. J’avoue aussi apprécier d’avoir le visuel de la cheville arasée une fois le projet terminé.

J’ai ensuite collé le fond en contreplaqué, ajouté des chanfreins sur le dessus pour l’esthétique et collé à l’intérieur des plots pour le futur couvercle. Les plots sont également en chêne, et l’un des coins est percé pour accueillir la future potence qui tiendra le disque.

Le couvercle est découpé dans une chute de contreplaqué provenant d’un fond de meuble, comme le fond du coffret. Celui-ci vient simplement reposer sur les plots, avec un passage taillé pour passer un doigt, qui fait face à une entaille similaire dans le cadre.

La potence
J’ai fabriqué la potence à partir de tourillon de hêtre de 12mm. Je ne me souviens plus pourquoi j’ai ça dans mon stock de bois, mais on peut en trouver dans tous les magasins de bricolage ou en ligne (par exemple).
Par contre, contrairement à l’exemple en haut de l’article, ou à ce qu’on voit souvent, je ne voulais pas de bloc pour faire la liaison entre les éléments. Mon idée d’origine était de reproduire une jambe de force comme on en trouve en charpente traditionnelle avec une fixation par tenon mortaise. Par facilité, j’ai fini par me rabattre sur un assemblage à mi bois avec sécurisation par une cheville de 4.

Une fois coupé à la bonne longueur (à l’œil), j’ai attaqué les zones de contact à la rappe à bois puis au papier de verre. Les emplacements pour les chevilles sont percés avec le tout pré-monté et tenu avec des serre-joints.
J’ai ensuite arasé les chevilles avec la scie japonaise et poncé le tout.

Les poids
J’avais en tête de faire des poids de dimensions, formes et poids divers et variés. J’ai donc tapé dans mes chutes prévues pour le feu et découpé un peu à l’arrache des bouts dedans, à la scie à onglet. Il y a donc du chêne, du hêtre (ou du charme ?) et du pin. Le tout coupé de travers autant que possible.

Afin d’avoir un touché et un aspect plus agréable, j’ai poncé le tout avec ma ponceuse lapidaire, au grain de 120 (usé). J’en ai profité pour adoucir les angles pour éviter les échardes.

Pour finir, j’ai passé partout un coup de cire. En plus de l’esthétique et de la protection, cela permet de bien faire glisser les poids sur le disque.
Le disque / plateau du jeu de Bomboléo
La fabrication du disque a été sans conteste la partie la plus longue du projet. Non pas que ce soit très difficile, mais surtout parce que j’ai du recommencer plusieurs fois pour avoir le rendu que je souhaitais.
N’ayant pas de contreplaqué assez épais, j’ai commencé par coller ensemble deux épaisseurs de contreplaqué de 4mm provenant de fond d’armoire. J’ai fait le collage entre deux plaques de mélaminé avec moultes serres joints et poids pour garantir la planéité.
J’ai défini le diamètre du disques à partir de deux critères scientifiques et mûrement réfléchis : la taille du coffret et à l’œil. La préforme est faite à la scie sauteuse, et j’ai fini à la défonceuse sur son support, en vissant le disque en son centre.

Avant d’attaquer la suite, vérification que tout passe bien dans le coffret. On voit au passage les aimants qui serviront à tenir le couvercle en place. Je les ai collés à l’époxy dans des perçages dans les plots.

Le jeu imposant d’avoir des zones de positionnement sur le plateau, j’ai longtemps réfléchi à comment faire quelque chose de propre. J’ai donc fini par me convaincre d’imprimer le plateau de jeu et de venir le coller + vernir sur le disque.
J’ai donc dessiné sur un logiciel de traitement de texte le visuel ci dessous et je l’ai imprimé en A3.

Après quelques recherches sur le net, j’ai collé ma feuille sur le disque avec de la colle à bois en très fine épaisseur, tout en essayant de bien centrer le tout. J’ai fini par un coup de défonceuse avec une fraise à chanfreiner sur tout le pourtour.

Bon … c’est moche, les couleurs sont dégueulasses, c’est pas collé droit et le papier fait des vagues (trop de colle ?).
Faire et refaire, c’est toujours faire …
Du coup, ça DÉGAGE !
Racloir, acétone, ponceuse et huile de coude passent à l’action pour dégager cette horreur !

Après un reponçage complet, je suis parti sur une autre option. J’ai choisi d’utiliser de la peinture noire en bombe et du scotch de masquage pour définir les différente zones.
Avant ça, j’ai donc préparé le fond du plateau avec de la teinture couleur merisier en teintant l’extérieur plus que l’intérieur du disque. J’ai ensuite appliqué un couche de vernis PU brillant pour protéger le tout.

J’en ai profité pour faire un test d’équilibre pour vérifier que le disque restait bien à horizontale un fois attaché à son câble. Ce qui était le cas … jusqu’à qu’on pose le moindre petit truc dessus. Quelque soit le poids posé sur le disque et quelque soit sa position, il finissait par terre ! J’avais prévu de fixer le câble directement au plateau et celui-ci se retrouvait beaucoup trop instable. j’ai donc ajouté un bout de tourillon de 10mm au centre pour « rehausser » le point de bascule. Après plusieurs essais, je suis arrivé à une longueur de 20mm, même si je pense qu’un peu moins fonctionnerai également.

Pour le masquage sur le disque, j’ai utilisé du scotch de carrossier et des pochoirs que j’ai imprimé sur mon imprimante 3D. Je vous mettrai les STL en fin d’article.
J’en ai profité pour modifier les marquages des zones. A l’origine, sur les versions que j’ai vu, il y a des quartiers (1 pour chaque joueur) et des cercles concentriques définis par le dé. J’ai choisi de ne garder que les quartiers. L’idée derrière est de permettre aux joueurs de jouer stratégique avec de la prise de risque au lieu de subir simplement les tirages du dé.

Bon … ce fût un échec. La peinture a bavé à deux endroits et mes tentatives de réparation ont fait pire que mieux.
Donc, plus qu’à recommencer !
Faire et refaire … blablabla
Pour le deuxième essai, même technique. Mais en s’assurant que le scotch était bien collé et sans insister sur la quantité de peinture.
Résultat :

Pour finir de protéger le plateau du bomboléo, j’ai repassé deux couches de vernis PU brillant. Et je dois dire que je content du rendu … sauf pour le 4 qui a un peu bavé.
L’assemblage final du Bomboléo
Pour l’assemblage final du Bomboléo, j’ai tressé de la corde qui trainait dans l’atelier, que j’ai fixé sur la potence à l’aide d’une connectique électrique à riveter. J’ai simplement vissé le connecteur dans la potence. Le rendu n’est pas top, il est probable que je refasse ce point à l’occasion.
La corde est collée dans le tourillon du disque avec de la colle époxy, et je l’ai arasée sur le dessous.
J’ai également ajouté des aimants dans les plots intérieurs et des rivets dans le couvercle pour le tenir en place en position fermé. Ce sont des rivets qui trainaient dans l’atelier, de provenance inconnue.
Pour protéger le bois de la potence et du boitier, je les ai sont vernis avec un vernis PU brillant .
Sinon j’ai bien essayé de fabriquer un Dé en bois mais le rendu n’étant pas à la hauteur de mes attendus, j’ai jeté l’éponge pour un dé tiré d’un autre jeu.
A partir de là, plus qu’à jouer !


Et tout se range dans le coffret sans difficulté, ce qui est très pratique.

Les règles de mon Bomboléo (et donc non forcément adaptables):
- Chacun son tour, lancer le dé et placer un poids de son choix sur le plateau
- Le premier qui fait tomber un poids – quel qu’il soit – a perdu
- Si il n’y a plus de poids disponible, en prendre un en face de la zone désignée par le dé et le placer dans la zone définie par le dé
Télécharger les pochoirs 0 à 6 au format .stl : Pochoirs.zip
Liste de l’outillage utilisé (liens d’affiliation – Qu’est-ce que c’est ?) :
- Visseuse (Equivalent)
- Scie à onglet
- Scie sauteuse
- Perceuse à colonne
- Ponceuse
- Scie japonaise
- Défonceuse
- Réglet
- Équerre
- Équerre combinée (Equivalent)
- Serre joint
- Imprimante 3D
- Racloir