Avant de rentrer dans le détail de la fabrication du bouffadou avec de la planche de palette, qu’est-ce que c’est ?
Un bouffadou, ou boufadou, buffadou, bufadou (…) est une branche de pin creuse qu’on utilise pour souffler sur le feu. Il permet d’attiser les braises précisément sans s’épiler les sourcils à la flamme ni se colorer les poumons à la fumée de cheminée. On est trouve surtout dans le massif central et les alpes et ça a le gros avantage d’être beaucoup plus durable qu’un soufflet, puisqu’il n’y a rien de mobile.
Si vous voulez plus d’infos, je vous renvoie vers Wikipedia.
Tout d’abord, voilà quoi ça ressemble :
Ça fait un petit mètre de long pour 40-50mm de diamètre et c’est creux dans la longueur. On souffle du côté gauche et le flux d’air ressort de l’autre bout, par un plus petit orifice. Traditionnellement on laisse un bout de branche sur le côté pour faciliter la préhension.
Je tiens à préciser pour les bouffadou-addicts, experts et traditionalistes que je ne vais pas suivre le processus traditionnel de fabrication.
Un bouffadou en bois de palette
Dans la fabrication classique, on part d’une branche qu’on vient percer sur toute sa longueur. Vu que je suis une feignasse et que je n’ai pas de branche de pin sous la main, j’ai fait autrement.
Je suis plutôt parti de planches de palette. Je précise que les planches ne doivent pas avoir de trous de clous, sinon ça marche moins bien. Ça paraît évident, mais je précise. J’avais à l’origine des planches plus longues, mais je les ai utilisées pour la première version du bouffadou, qui a été un échec. J’aurais préféré plus long, mais ce sera une bonne raison pour en fabriquer un autre.
Après un coup grossier de ponceuse pour lisser les surfaces, j’ai utilisé ma défonceuse et une fraise boule pour faire une rainure au milieu de chaque planche.
Ensuite, j’ai simplement collé les planches en alignant les deux rainures afin de créer un conduit interne. Bien entendu j’ai fait en sorte de ne pas mettre trop de colle pour ne pas boucher le conduit en question.
J’ai également ajouté des chutes de planche de palette d’un coté afin d’avoir plus de matière là où on met la bouche.
Une fois la colle sèche, j’ai dégrossi les formes à la scie circulaire, puis placé le tout sur mon tour pour la mise en forme.
Mise en forme de bouffadou
Le but du jeu est de réussir à avoir une forme globalement propre, sans trop d’arrachement. Il va sans dire qu’avec du bois de palette et des outils bas de gamme, ce n’est pas le plus simple. Je n’ai pas l’intention d’en faire une pièce de musée ni d’œuvre d’art, donc je n’ai pas poussé non plus.
Pour l’emplacement pour la bouche, j’ai agrandi un peu le trou avec un forêt puis j’ai utilisé une fraise à chanfreiner avec la visseuse. Le roulement venant se placer dans le perçage, la fraise ne bouge pas et reste dans l’axe. Est-ce que je recommanderai cette utilisation détournée ? Bien sur que non.
Du coté de la sortie, j’ai agrandi l’ouverture avec ce que j’avais sous la main pour venir un coller un bout de tourillon de diamètre 12, percé en son (presque) centre en diamètre 5mm.
Ce qui donne un fois tout bien sec :
Bon … une fois essayé, je me suis aperçu qu’une partie de l’air s’échappait par une fissure apparue dans le longueur du bouffadou. Du coup, recollage :
Pour la finition, j’ai mis de la teinture couleur merisier sur le coté « bouche » et une couche de vernis « qui-trainait-sur-une-étagère » sur le tout, histoire de.
Et du coup, week-end suivant, mise en pratique du bouffadou en bois de palette :
Au final, il manque un peu de longueur, 20cm de plus ne serait pas un luxe. Des finitions plus propres seraient aussi appréciées, mais vu qu’il restera avec le barbecue, il restera comme ça. J’en referai peut être un autre plus beau pour l’intérieur de la maison.
En tout cas, le flux d’air est bien concentré et permet de souffler pile où on veut, sans se bruler. Et vu que c’était l’objectif, j’en suis content !
Liste de l’outillage utilisé (liens d’affiliation – Qu’est-ce que c’est ?) :
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