Aujourd’hui je vous révèle ce que j’ai fabriqué avec deux portes de placard récupérées il y a quelques temps … et qui a fait débats sur Facebook. J’avais en effet juste balancé la photo ci dessous et demandé ce que je pouvais bien avoir fabriqué avec. Et bien personne n’a trouvé que c’était un coffret ! (la preuve ) Et ce malgré un grand nombre de proposition plus ou moins farfelues.
Ces deux portes (il n’y en a qu’une sur la photo, la deuxième était un peu plus petite) venaient du meuble de cuisine de ma mère qu’elle m’a demandé de modifier pour intégrer un lave vaisselle. J’avais mis les portes de coté en me disant que ça servirait bien un jour. A priori elles sont en chêne, je m’était dit que j’en ferai bien quelques chose. Et du coup j’ai fabriqué un coffret avec, en n’utilisant quasiment rien d’autre.
Les flancs du coffret
La première chose à faire est bien entendu de mettre les portes en morceaux. Je ne savais pas trop comment elles étaient fabriquées et à ce moment là, j’avoue même ne pas être sur de ce que j’allais pouvoir faire avec. Quelques passages sur la scie sur table m’ont bien éclairé sur le sujet. Tout est du bois plein, avec des belles jointures de menuiserie. Pas de contreplaqué ou d’agglo. Et du coup je confirme que c’est bien du chêne.
J’ai ensuite joué un moment avec mes morceaux afin de décider de ce que je pouvais en faire. Je voulais conserver au maximum les aspects visuels des portes, les moulures notamment, et utiliser le maximum de bois. N’utiliser que ce qui vient des portes est un défi personnel, je n’avais aucune obligation, mais je trouvais ça sympa.
L’idée de base était de faire le coffre en deux parties identiques, assemblées par des charnières. Le coffret allait donc s’ouvrir par le milieu … et donc avec une profondeur utilisable de seulement quelques centimètres. Du coup j’ai changé mon fusil d’épaule et j’ai choisi de ne faire ouvrir le coffret que par le haut. (Ce sera plus clair à la fin). Je découpe donc mes éléments pour fabriquer le corps du coffre.
Dis comme ça, on dirait que ça s’est fait tout seul (si vous n’avez pas lu la suite). Mais en pratique j’ai un peu -beaucoup- galéré.
La scie s’en mêle
Avant de faire mes découpes, j’ai en effet eu la bonne idée de vouloir vérifier la précision de mes angles. Et après vérification, je me suis aperçu que j’avais systématiquement quelques degrés d’écarts. J’ai donc passé une bonne après midi à essayer de comprendre d’où venait le problème … jusqu’à que je m’aperçoive que la scie circulaire n’était pas en place sous la table et avait donc quelques degrés d’écarts avec celle-ci. J’ai en effet du démonter la scie pour l’utiliser sur un autre projet et je ne l’ai pas remontée droite (#boulet).
Tout content de pouvoir couper des angles à 45°, j’ai donc fait mes coupes sans me poser de questions. J’ai donc oublié que j’avais également découpé mes portes avec ma scie de travers et donc que tout était de travers ! Ce qui ne m’a pas empêché de faire mon collage … avec quelques déboires par la suite.
Bien entendu, une fois sec et avant d’aller plus loin il a fallu reboucher et réparer ce qui devait l’être, comme les emplacements des anciennes charnières, des clous et des perçages divers et variés. Pour ça il suffit de taper dans les chutes, de tailler des bouts aux bonnes dimensions et de coller le tout.
A noter que la spatule n’est pas là pour étaler du plâtre ou de la colle, je l’ai juste transformée en racloir de menuisier. Et elle est très pratique ! (Sur la photo on voit aussi mon maillet de mécanique et le rabot que j’ai restauré, si ça vous intéresse).
L’assemblage du corps du coffret
Avant d’assembler le corps du coffret, j’ai décapé, égalisé et poncé tous les éléments. C’est en effet beaucoup plus facile comme ça. Et du coup j’ai pu apprécier (encore) de travailler avec mon rabot manuel. Au début, c’est le genre d’outil qui fait un peu peur, mais quel plaisir à utiliser !
Pour l’assemblage en lui même, au lieu de s’emmerder avec des serres joints, j’ai pré-assemblé les bords avec du scotch renforcé qui colle bien et qui n’est pas élastique. Cela permet de bien maintenir les bords plaqués les uns contre les autres pendant le collage. C’est la première fois que j’utilise cette technique mais certainement pas la dernière. Pour info, j’ai découvert cette technique sur la chaîne Youtube de Make Something (ex Drunken woodworker). J’ai de plus protégé tout ce que je pouvais avec du scotch d’électricien pour empêcher au maximum la colle de déborder sur le bois.
Et c’est à partir de ce moment là que j’ai réalisé que j’aurais du refaire toutes mes découpes avant de coller. En effet, dans certains angles les écarts sont vraiment importants. Du fait que la première découpe lors du désassemblage de la porte n’était pas parfaite, tout est un peu décalé. J’ai pu pour certains angles compenser en mettant les décalages en opposition, mais pas pour tous.
A nouveau, je n’ai eu ensuite qu’à me lancer dans des réparations, une fois la colle sèche. Encore une fois, j’ai utilisé des chutes et collé des « rustines » pour masquer ces vilains écarts. A noté que j’ai hésité à repasser le coffret sur la scie sur table pour élargir les jeux et les remplir avec une lame régulière de Niangon. Mais bon, trop compliqué, un jour peut être sur un futur projet.
Après il n’y a plus qu’à couper ce qui dépasse, un coup de ponçage et hop, ça fait une belle boite !
J’en profite du coup pour couper le fond et le coller en place. Il repose en fait sur le décroché qui était déjà à l’origine sur les montants. C’est du recyclage à 100% ! J’ai simplement chanfreiné les bords du fond puisque celui-ci dépasse un peu sur le dessous. J’avoue que je ne savais pas trop quoi penser de ce dépassement et au final le rendu est juste TOP !
Par la même occasion, je coupe le couvercle à la bonne taille et chanfreine tous les angles pour un touché plus agréable. J’ai également ajouté un biseau plus marqué sur le bord de devant afin de faciliter l’ouverture et la fermeture.
J’ai volontairement mis les deux gros nœuds sur le dessus pour des raisons esthétiques. J’aurai pu les boucher à l’époxy mais je trouve amusant d’avoir un trou sur le dessus.
Les renforts
Le collage sur champs n’étant pas le plus solide, j’ai choisit de rajouter des renforts en Niangon. Ils ont surement un nom mais je ne le connais pas (si quelqu’un le sait ?). Pour cela je réalise deux entailles dans chaque angle avec la scie sur table. Je me suis fabriqué un petit support juste pour ça afin de maintenir le coffret en position pendant la coupe. Il va sans dire que cette découpe est quelque peu stressante puisqu’il s’agit bien de découper son travail à la scie circulaire. Une fois une première découpe faite, il suffit de retourner le coffret pour en faire une autre de l’autre coté, à la même distance du bord. Parce que c’est plus joli.
Une fois les découpes faites, j’ai taillé dans un bout de niangon des plaquettes afin de les coller dans les entailles tout juste faites. Elles permettent de maintenir le coin et de le renforcer. Le niangon étant rouge, il devrait bien se détacher par rapport au chêne et rajouter une touche esthétique appréciable. J’ai également envisagé d’utiliser de l’acajou dont j’ai récupéré des bouts il y a peu mais les dimensions ne s’y prêtaient pas.
Vous pouvez me croire que découper des plaquettes de 3mm d’épaisseur sur une scie sur table n’est pas toujours très simple ! Je suppose que la qualité de la table joue beaucoup, mais je suis bien obligé de faire avec ce que j’ai. Et c’est toujours plus rapide qu’à la main.
Ensuite il suffit de rentrer les lamelles dans leur emplacement après les avoir enduits de colle. Puis de couper ce qui dépasse quand c’est sec. J’en ai profité pour ajouter quatre pieds afin de surélever légèrement le coffret. Ils sont simplement cloués et collés en position.
Du coup maintenant que le corps du coffret est fini, il faut s’occuper de tout le reste … mais ce sera pour un prochain article !
Liste de l’outillage utilisé (liens d’affiliation – Qu’est-ce que c’est ?) :
- Visseuse (Equivalent)
- Scie circulaire (Equivalent)
- Ponceuse
- Scie japonaise
- Défonceuse
- Réglet
- Équerre
- Serre joint